Des aides dédiées aux créatrices d’entreprise

L’ÉGALITÉ homme-femme se joue aussi au moment de lancer sa société. Pour aider les entrepreneuses encore trop peu nombreuses, des aides spécifiques et des dispositifs d’accompagnement existent. Les explications de l’avocate parisienne Marie-Noëlle Lumb.

Note-t-on une différence homme-femme dans le processus de création d’entreprise ?

On peut observer une sous-représentation des femmes. Encore aujourd’hui, beaucoup considèrent que de tels projets ne sont pas pour elles. Et quand elles se lancent, elles ont tendance à voir plus petit que leurs homologues masculins en privilégiant la microentreprise. Mais les mentalités évoluent et de plus en plus de femmes ont tendance à se décomplexer vis-à-vis de leurs envies entrepreneuriales.

Existe-t-il des dispositifs d’accompagnement réservés aux femmes ?

Oui, les créatrices d’entreprise peuvent être accompagnées par des structures spécialisées. Il en existe plusieurs, dont certaines sont spécifiques à un secteur géographique. On peut en retenir trois principaux.

Tout d’abord, le réseau Les Premières (NDLR : ex-Les Pionnières) propose aux femmes un accompagnement collectif (informations sur la création et la pérennité d’une entreprise, formations, etc.) et individualisé prenant en compte la spécificité de chaque projet.

Il existe également la structure d’accompagnement et de formation de l’association Action elles, avec des parcours adaptés selon les secteurs d’activité.

Troisième organisme, Force Femmes est spécialisé dans l’aide à la réinsertion des femmes de plus de 45 ans, avec coaching et ateliers animés par des professionnels exerçant dans le domaine de l’entrepreneuriat.

Enfin, des réseaux plus généralistes tels que France Active et Initiative France octroient également des aides financières dédiées aux femmes.

A quelles aides financières peuvent-elles prétendre par ces réseaux ?

Pour financer la nouvelle activité et obtenir un crédit sans se porter elles-mêmes caution, elles peuvent bénéficier de la Garantie ÉGALITÉ femmes (NDLR : l’ancien Fonds de garantie à l’initiative des femmes). Ainsi, au lieu de recourir à la caution de l’emprunteuse, la banque sollicite cette Garantie ÉGALITÉ femmes jusqu’à 80 % du montant emprunté et dans la limite de 50 000 €.

De plus, grâce au prêt d’honneur à 0 % accordé par l’un des réseaux, le banquier peut multiplier par huit le montant du crédit. Enfin, il existe également les Clubs locaux d’épargne (Clefe) qui peuvent accorder des prêts jusqu’à 5 000 €.

Un conseil pour faire son choix ?

Il ne faut pas hésiter à contacter les différents organismes pour voir ce qu’ils peuvent proposer, d’autant que ces aides sont cumulables avec les autres dispositifs plus généraux comme l’Acre (aide au créateur ou repreneur d’entreprise). PROPOS RECUEILLIS PAR R.D.